Le 16 janvier, comme chaque année depuis 2002, les Congolais commémorent la mort de Laurent-Désiré Kabila, assassiné ce jour-là par l’un de ses gardes rapprochés, Rachidi Kasereka.
Il sera lui-même tué quelques minutes plus tard par l’aide de camp du président, le colonel Eddy Kapend. Le principal complice, qui attendait le meurtrier dans une voiture à l’extérieur du palais présidentiel, dans l’ouest de la capitale, réussit à prendre la fuite. S’ensuit alors un gigantesque rafle dans l’entourage du président défunt.
Dans un entretien au correspondant de l’hebdomadaire britannique The Independent à Kinshasa, le conseiller économique de Laurent-Désiré Kabila, Emile Mota, témoin oculaire de l’assassinat confirme qu’un jeune garde du corps du Chef de l’État a tiré plusieurs balles à bout portant, avant d’être abattu par les forces de sécurité présidentielles.
Léonard Mashako Mamba, ministre de la Santé au moment de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, professeur de médecine et proche du président, avait donné sa version des faits lors d’un entretien avec nos confrères la Radio Okapi.
« Le Président de la République a été approché par un des gardes qui l’a abattu en plein travail. J’avais eu une séance de travail à laquelle il m’avait associé cette matinée-là. Au moment où nous terminions cette séance, il m’a demandé d’attendre dans l’autre bureau. Et c’est pendant qu’on attendait que nous avons entendu trois coups de feu et une des personnalités qui était dans le bureau est sortie en criant : on vient de tirer sur M’zee. Nous nous sommes précipités pour porter secours », relate Léonard Mashako, avec une pointe de regret.
Pour tenter d’expliquer le mobile du crime et les commanditaires du crime, Léonard Mashako avait proposé une piste : les puissances occidentales et les multinationales qui n’auraient pas apprécié les types des contrats que Laurent Désiré Kabila proposait à ceux qui voulaient exploiter les minerais en RDC.
Par Ben Dongoko